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JO 2024 : pour les athlètes ukrainiens, le spectre de la guerre derrière les performances

Dans la salle du Trabendo, habituellement réservée aux concerts, porte de La Villette, qui héberge la Maison de l’Ukraine pendant les Jeux olympiques (JO), le danseur Oleh Kuznietsov, 34 ans, se livre à une démonstration, mercredi 7 août. Une poignée de secondes de sport pour montrer comment la danse traditionnelle, le hopak, influence sa pratique du breaking, nouvelle discipline des JO de Paris.
Le geste est artistique ; il est aussi politique pour une délégation dont chaque message compte afin de préserver l’identité nationale, alors que le pays subit l’agression militaire de la Russie depuis l’invasion à grande échelle de son territoire, en février 2022. « Beaucoup de Russes disent que c’est leur danse. Mais c’est notre culture ! », affirme l’athlète, qui s’est lancé dans la collecte de vidéos, qu’il diffuse ensuite sur les réseaux sociaux, pour défendre le caractère ukrainien de cette danse d’improvisation.
Longtemps resté dans le giron de l’URSS, jusqu’à la disparition de l’empire soviétique au début des années 1990, le pays a commencé son histoire olympique lors des Jeux d’Atlanta, en 1996. Pour cette édition 2024, 140 athlètes ont été sélectionnés. A la veille de la fin des épreuves, le bilan strictement sportif est assez moyen avec onze médailles ; un total loin des 19 récompenses de Tokyo en 2021, où les Ukrainiens étaient à peine plus nombreux, avec 155 représentants. Mais ces trois médailles en or permettent au pays de se placer provisoirement au dix-huitième rang du classement des nations.
Soutenue par le public français, Olga Kharlan a connu le sacre, samedi 3 août, avec ses compatriotes du sabre par équipes, en plus du bronze en individuel. Dans des propos publiés par le quotidien de Lviv Vyssokiy Zamok (rapportés par Courrier international), l’escrimeuse – louée dans son pays depuis qu’elle a refusé de serrer la main d’une adversaire russe aux championnats du monde de 2023 –, a insisté sur la dimension patriotique de ses performances : « Je suis juste heureuse pour notre pays, heureuse d’avoir de bonnes nouvelles pour les gars en première ligne. Ils sont nombreux à me suivre et à me connaître. (…) Les gars et les filles qui nous protègent, [cette médaille] est avant tout pour vous. »
L’Ukraine succède ainsi au palmarès olympique à la Russie – dont seule une poignée de sportifs ont été autorisés à participer aux JO, sous bannière neutre et à titre individuel. « Nous encourageons nos athlètes et les soutenons en tant que nation », s’est réjoui le président Volodymyr Zelensky sur X, qui s’était adressé à sa délégation, par le biais de Zoom, avant le début des épreuves pour les encourager.
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